Prix du fermage à l’hectare : tarifs et facteurs déterminants

Un écart de plus de 400 euros sépare les loyers agricoles à l’hectare entre certaines régions françaises en 2025, malgré un indice national unique fixé par arrêté ministériel. La fixation du prix du fermage répond à un encadrement strict, mais laisse place à des ajustements locaux parfois imprévisibles, influencés par la qualité des sols ou la rareté des terres.

La dernière actualisation de l’indice national, publiée en juillet 2024, a entraîné une hausse moyenne de 3,63 % sur l’ensemble du territoire. Des disparités persistent toutefois, entretenues par des usages locaux, des négociations entre bailleurs et preneurs, ainsi que par la pression foncière croissante.

Prix du fermage à l’hectare en 2025 : quelles tendances et évolutions à retenir ?

Sur l’ensemble du pays, le prix du fermage à l’hectare poursuit sa progression. L’indice des fermages 2025 s’établit à 123,06, soit une hausse de 0,42 % par rapport à 2024. L’an dernier, il avait déjà bondi de plus de 5 %. Ce nouveau seuil, validé par l’arrêté du 23 juillet 2025 et publié au journal officiel du 27 juillet 2025, sert de référence pour toutes les échéances contractuelles entre le 1er octobre 2025 et le 30 septembre 2026. La hausse, enclenchée depuis la campagne 2018, ne faiblit pas, l’inflation nationale continuant de se répercuter sur les tarifs pratiqués.

Si la tarification du fermage reste encadrée, le marché foncier rural affiche des contrastes marqués. La localisation, la fertilité des sols et la disponibilité des terres creusent les écarts. Les résultats d’exploitation, les fluctuations du prix des denrées, et la compétition entre exploitants renforcent encore ces différences. En 2025, certaines régions céréalières du nord battent des records, alors que des secteurs plus en marge peinent à suivre le mouvement.

Pour y voir plus clair, voici les chiffres clés à retenir :

  • Indice des fermages 2025 : 123,06
  • Progression sur un an : +0,42 %
  • Application : toutes les terres agricoles louées en France, du 1er octobre 2025 au 30 septembre 2026

Si la révision annuelle des tarifs via l’indice national semble offrir une certaine visibilité, la réalité du terrain impose des réajustements. Bailleurs et exploitants doivent composer avec cette actualisation quasi mécanique, tout en gardant un œil attentif sur les évolutions locales et le rendement de leurs parcelles.

Comprendre l’indice national des fermages : historique, calcul et impact sur les loyers agricoles

L’indice national des fermages encadre et balise la révision des loyers agricoles chaque année. Instauré par la loi de modernisation de l’agriculture de 2010, il s’impose aujourd’hui comme référence unique à l’échelle nationale. Sa publication, chaque année sous la forme d’un arrêté ministériel, met tout le monde sur un pied d’égalité en matière de mise à jour des baux ruraux.

Le calcul de l’indice repose sur deux leviers : l’évolution du revenu brut d’entreprise agricole par hectare et celle de l’indice des prix à la consommation hors tabac. Cette double approche capte à la fois la rentabilité réelle des fermes et l’impact de l’inflation mesurée par l’Insee. L’indice 2025, à 123,06, progresse donc de 0,42 % sur un an, prolongeant une trajectoire haussière amorcée depuis 2018.

Impossible de faire l’impasse sur cet indice : il s’applique d’office à tous les prix de location des terres agricoles, du 1er octobre 2025 au 30 septembre 2026, peu importe la qualité du sol ou la région concernée. Seuls la nature du bail rural, notamment sa durée, ou le type de cultures cultivées, peuvent introduire des nuances dans l’application de cette règle. Cette actualisation protège à la fois propriétaires et exploitants contre les à-coups trop violents, tout en maintenant un lien direct entre résultats d’exploitation et tarifs de fermage affichés sur le marché.

Deux fermiers discutant au bord d

Quels critères influencent le montant du fermage lors de la location d’un terrain agricole ?

Le prix du fermage ne se résume jamais à une simple application de l’indice national. Plusieurs critères s’additionnent, générant une mosaïque de tarifs selon la nature des terres, leur emplacement ou les habitudes locales. Premier paramètre à peser dans la balance : la qualité du sol. Une parcelle profonde et homogène, bien drainée dans la Somme, n’affichera pas le même tarif qu’une terre de moindre potentiel en Dordogne. Les barèmes départementaux reflètent ce contraste : pour le blé, la Somme affiche 32,40 €/q, contre 27,48 €/q dans le Nord.

Voici les principaux facteurs qui modulent le loyer d’un terrain agricole :

  • Localisation géographique : Les écarts régionaux sont frappants. À Tursan, le barème s’étend de 447,35 €/ha à 782,87 €/ha. Dans le vignoble de Quincy-Reuilly, les loyers peuvent grimper jusqu’à 96 €/hl ou 73,85 €/quintal de raisin.
  • Nature des cultures : Certaines cultures pérennes (vignes, vergers, oliveraies) continuent d’être évaluées en denrées, converties ensuite en euros selon le cours. Les terres à kiwi dans les Landes ou les plantations de noyers en Dordogne voient leurs loyers varier selon l’âge ou la densité des arbres.
  • Bâtiments et équipements : Les bâtiments agricoles bénéficient d’une grille spécifique, exprimée en mètres carrés, nombre de places ou UGB hébergée. Les équipements intégrés alourdissent la note, alors que les installations démontables sont écartées du calcul.

Le type de bail rural ou le recours au métayage joue également sur la facture finale. Dans certains départements, notamment le Pas-de-Calais, la conversion du fermage en denrée puis en monnaie perdure pour les anciens contrats. Depuis 1995, la règle veut que le loyer soit exprimé en euros, sauf exception pour des cultures bien précises.

En un mot, le fermage s’ajuste, se négocie, se vit au plus près du terrain. Sous la surface des chiffres, la réalité du terroir façonne chaque euro du loyer. C’est la France agricole, dans sa diversité concrète, qui impose ses propres codes, et qui, chaque année, rappelle que la terre, elle, ne se laisse jamais réduire à une simple formule.